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Qui je suis ?

Enseignant de sciences économiques et sociales

 

Marié, père de 2 enfants

 

Conseiler municipal d'opposition de 2001 à 2008

Militant socialiste

Engagé aux côtés d'Edouard Baldo

 

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Ouvrage décroissance

La crise écologique est là. Même les plus sceptiques ne peuvent en douter. Réchauffement climatique, pollutions croissantes, cancers en hausse constante, extinction de plus en plus rapide des espèces, raréfaction des ressources pétrolières. Face à ces destructions engendrées par notre système économique devenu fou, certains écologistes s’opposent au développement durable et parlent de plus en plus de décroissance. Comme si c’était l’unique solution. Mais la décroissance n’est pas seulement une remise en cause de la dépendance énergétique de notre système économique. Derrière ce mot vague de décroissance se cache une idéologie plus vaste aux alternatives plus que discutables. Au nom de l’anti-occidentalisme, de la critique du progrès et de la rationalité, nombre de décroissants défendent des thèses inquiétantes, sur la critique de la modernité, la place des femmes, la démographie, la respiritualisation de la société. C’est cette face cachée de la décroissance qu’explore cet ouvrage.

 Cyril Di Méo, élu et militant écologiste à Aix-en-Provence est aussi enseignant de Sciences Economiques et Sociales.

 «Cyril Di Méo grâce à la connaissance approfondie qu’il a à la fois des écrits des grands ancêtres de l’écologie politique et de ceux de la mouvance décroissanciste inscrit ce courant dans une histoire longue, en identifiant les origines et le cheminement de cette pensée. Il montre précisément la gravité des implications du discours décroissant, notamment vis-à-vis des pays du Sud et des femmes. Un ouvrage sans concession, mais aussi sans dérapages, Cyril Di Méo s’en tient toujours très précisément aux faits, aux écrits pour étayer ses conclusions. Il conclut d’ailleurs son ouvrage en indiquant que « l’écologie doit faire le pari de l’intelligence de la raison ». Et c’est bien ce à quoi il s’attelle fort utilement avec ce livre ». 

 Guillaume Duval, Rédacteur en chef d'Alternatives Economiques.

   ISBN: 2-296-01224-8

 Achat en ligne

http://www.amazon.fr/gp/product/2296012248/ref=sr_11_1/171-1636061-8438610?ie=UTF8

http://www.harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=21965

14 juillet 2006 5 14 /07 /juillet /2006 14:53

Bon je viens de me faire un nouvel ennemi...Vous me direz c'est pas grave j'en ai déjà beaucoup à droite et à gauche à Aix .. maintenant ce sera chez les décroissants français.. C'est comme ça on ouvre sa boite mel et on prend un uppercut en découvrant que votre correspondant avec qui vous discutiez régulièrement a décidé de vous "combattre" dans une terminologie guerrière et avec un ton qui font froid dans le dos.

De qui et de quoi s'agit il ? Je me garderai bien de citer quelque nom ... de peur.. du procès qui m'est promis..(et puis cela n'a que peu d'intêret). Je dirai juste que c'est un décroissant qui n'a pas supporté de se voir citer dans un de mes derniers articles.. au milieu de décroissants spiritualistes... Pourtant ces personnes sont ses fréquentations pas les miennes. Elles signent et écrivent avec lui dans les mêmes revues et ils se sont assis longtemps aux mêmes tribunes... Et je maintiens, ce que mon bouquin qui devrait sortir sous peu, démontre, il y a de Ellul à Charbonneau en passant par Thoreau, Rabhi, Goldsmith ..une racine spiritualiste au courant de la décroissance... Il n'y a la aucune dérive.. il y a la cohérence d'un paradigme et d'un mode de pensée... C'est ce qu'explique un article pour les cahiers de l'Atelier que je viens de finir. Il faut ne pas avoir lu ces auteurs pour s'inscrire dans leur généalogie sans en assumer complétement l'héritage intellectuel. Nous en reparlerons plus publiquement bientôt j'espère...

Mon nom, tel un repoussoir, sert donc désormais la cause de mon ancien interlocuteur pour sa campagne électorale des législatives et oui il lui faut des méchants verts.. et j'en ai pour lui le profil.. C'est vrai que quelqu'un qui dénonce certains délires de manière constante afin d'éviter que la cause écologique sombre dans les limbes du New Age..c'est dangereux.... On serait heureux que nos amis passent plus de temps à lutter contre l'extreme droite, la droite ou d'autres productivistes .. mais les écolos verts sont leur principale cible...

Sinon à Aix j'ai lutté contre la vidéosurveillance, j'ai voté contre les parking en centre ville, j'ai refusé l'ouverture de plan de campagne le dimanche, j'ai déposé un recours contre le plan de déplacement urbain.. etc.. qu'importe ... l'essentiel c'est d'avoir un ennemi...pour son marketing politique..un méchant vert partisan du développement durable.

Mais peut être que mon interlocuteur a raison c'est vrai ...faisons fi des questions et débats philosophiques et préfèrons l'action et le marketing politique (ce qui a jusqu'à présent bien réussi aux décroissants)...même si c'est justement ce que critiquent les décroissants... mais bon ce n'est pas ma culture politique ...je préfère débattre et essayer de creuser les racines philosophiques de choses.. la pensée publicitaire même quand elle est anti-publicitaire très peu pour moi...

Je maintiens et je signe c'est seulement avec une écologie tragique et matérialiste qui refuse l'ultra-relativisme (c'est pour cela que je pense que Latouche est un des pires ennemis de la cause écologique et progressiste) que nous nous en sauverons... aussi n'en déplaisent à certains je continuerai de me moquer des propos réactionnaires quels que soient les gens qui les tiennent....

Mais tout cela est bien triste car il me semblait avoir à faire à un des décroissants les plus respectables....

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12 juillet 2006 3 12 /07 /juillet /2006 09:12

 

Le 16 juillet, de nombreux militants écologistes se réuniront, sous la Tour Effeil, pour demander la suppression du grand prix de France de Formule 1. Cette manifestation entend dénoncer un symbole du gaspillage énergétique. Elle est salutaire, à un moment où la crise énergétique devrait être au coeur des réflexions politiques pour la présidentielle 2007. Mais, plus qu'une simple alerte sur l'épuisement des ressources pétrolières, cette manifestation pose un problème profond à la famille écologiste : celui de la décroissance. Car plus qu'une interrogation sur la seule question énergétique, c'est une discussion métaphysique qu'ouvre la décroissance au sein du mouvement altermondialiste et écologiste. Par la critique du développement et du développement durable, les décroissants interrogent le modèle culturel et social de nos sociétés contemporaines. Ainsi, le refus du développement durable, au nom de l'occidentalisation et de l'industrialisation du monde est un moyen de remettre en cause nos systèmes de valeurs modernes.

C'est sous la plume de Serge Latouche, grand promoteur de l'idée de décroissance, que l'on retrouve une critique de la scolarisation généralisée et de ses effets dépersonnalisant et uniformisant, créateurs de la "société de croissance". Latouche renoue avec une vieille critique métaphysique de la modernité et de la croissance initiée par Ivan Illich, Bernard Charbonneau et Jacques Ellul dans les années 60. Prenons quelques exemples de cette thèse dans la nébuleuse décroissante. Chez Teddy Goldsmith, chantre de l'après développement et auteur du best seller Le Tao de l’écologie, " l’écologie est une foi"  et elle doit refléter les valeurs de la biosphère, car le « psychisme de l’homme est mal adapté au paradigme scientifique et économique ». La décroissance est le moyen de se replonger dans le flux vital de l’ordre cosmique, de retrouver le sein de la Terre Mère pour Pierre Rabhi, grand thuriféraire du concept de décroissance. Il prône un "retour à la Terre Mère ", afin de retrouver le « Grand Ordonnateur », car l’écologie est un retour spirituel à la terre, un " recours à la terre ", une nouvelle "alliance cosmique". Cette vision est partagée par des auteurs comme Jacques Grinevald et Hervé René Martin. De même, François de Ravignan, dans le livre manifeste des décroissants Objectif décroissance, affirme, « dans la vie spirituelle, l'Esprit engage sur un chemin de vérité. Et s'il y a, comme je le pense, une vérité dans l'option de la décroissance, elle doit pouvoir trouver une expression spirituelle.». Vincent Cheynet, fondateur de Casseurs de pub qui publie le journal La Décroissance, et organise la manifestation contre le grand prix de Formule 1, depuis 5 ans, s'inscrit dans la même logique. Dans son interview à la feue revue L’immondialisation, il indique que : « la spiritualité ne s’exprime pas forcément dans un cadre religieux. Mais à mon avis le politique ne se suffit pas à lui-même. L’homme a besoin d’être ramené à sa dimension consciente, ce qui ne peut être le rôle du seul politique. »

Le constat partagé par nombre de décroissants est sans appel, si le monde va mal, le coupable est le manque de "sens", de "spiritualité" et de "développement personnel". Ce manque d'essence ou d'ontologie, cette perte de sens sont engendrés par un monde trop uniformisé, rationalisé et objectivé par le développement. La désacralisation du monde et l'arraisonnement de la nature par la tecnhique ont ouvert la porte au culte du progrès et de la croissance qui détruit la nature, alors que les sagesses anciennes avaient su préserver l'environnement en soutenant un rapport apaisé au monde. La réponse à cette crise du monde moderne se trouve dans la frugalité, dont on trouve l'exemple chez des figures spirituelles comme Saint François d’Assise, David Thoreau ou Gandhi, membres du panthéon décroissant. Ces figures, régulièrement citées par les revues décroissantes, Silence, L'Ecologiste ou La Décroissance, sont sensées avoir retrouvé le sens de la nature et de l'existence humaine par la simplicité et l'ascétisme.

La lutte pour la décroissance qui valorise les conversions individuelles contre les méfaits du monde moderne pose alors problème. Il est clair que la propagation du concept de décroissance traduit une crise de la pensée alternative et une forte spiritualisation de l'écologie. Elle correspond à un remplacement d’une critique "sociale" du capitalisme par une critique " inspirée" ce qui engage les écologistes sur des pistes tout aussi dangereuses... que celles du grand prix de Formule 1.

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12 juillet 2006 3 12 /07 /juillet /2006 00:00

 

 

 

 

Une des bases idéologiques de l’idéologie décroissante est posée chez les rédacteurs de Casseurs de pub dès leur premier numéro. Il s’agit de l’analyse du capitalisme : « le capitalisme est un totalitarisme »[1]. Un système technicien déposséderait l’homme de sa nature, le déshumaniserait et le détruirait en créant une société de masse. Pour les décroissants, le capitalisme est un totalitarisme car il est le vecteur de la pensée économique et rationnelle. La lutte anti-publicité a joué un rôle décisif dans ces rapprochements. La publicité et son envahissement généralisé sont vus comme le vecteur d’un nouveau totalitarisme. L’association Casseurs de pub et des auteurs comme François Brune ou Vincent Cheynet sont les promoteurs de cette idée. Ainsi François Brune affirme «Dans la mesure où elle promeut des produits de l’industrie humaine (ou des services appelés eux-mêmes « produits » comme les « produits financiers »), la publicité s’oppose par définition à la nature. »[2] Ils reprennent une conception déjà présente chez Bernard Charbonneau et Jacques Ellul. La critique se fait à partir d’une conception métaphysique de l’être humain qui serait dépossédé de son humanité par le système publicitaire, marchand et surtout technique.

 

 

 

 

 

 

 

On peut voir[3] que le concept de totalitarisme a souvent été utilisé comme une stratégie de délégitimation de certains systèmes politiques. Toutes les familles politiques l’ont utilisé. La question est alors de savoir si le procédé est intellectuellement acceptable et si l’on peut assimiler le nazisme au capitalisme. S’il est possible et convenable de comparer les goulags et les supermarchés, les victimes de la route aux victimes des camps de concentration du nazisme. C’est ce type d’argumentaire que reprend François Brune de manière répétée dans ses ouvrages anti-publicité. Pour lui, « La pub [est le] le nouveau visage du totalitarisme ». L’auteur lui-même, nous met immédiatement en garde : « Mais oser parler de totalitarisme à propos de la publicité, cela répugne à ceux qui ont en tête quelque souvenir du nazisme ou du stalinisme. N'est-ce pas employer un trop grand mot à propos de manipulations qui, quoique fréquentes, semblent aisément déjouables ? ». La publicité est un impérialisme, une « pieuvre qui envahit nos belles démocraties ». Cet envahissement est certain mais cela peut-il amener à l’idée de François Brune pour qui, « la publicité envahit la totalité de l'animal humain, elle en assiège tous les accès, qu'ils soient individuels ou collectifs : recherches mentales et comportementales, corps et âme, psychologie des profondeurs, analyses sociologiques ou socioculturelles (« styles de vie »), approches « scientifiques » de la mémorisation, de la cérébralité ou de la sensorialité (« marketing sensoriel »), sondages et radiographie de l'animal collectif humain à des fins de conditionnement pavlovien, etc. Il s'agit d'une volonté de saisie intégrale de l'individu dans ce qu'il a d'anonyme, aussi bien que d'une captation totale de la masse consommatrice identifiée à l'archétype individualiste de l'homo consumans. Cette entreprise de réduction de chacun, ainsi réifié et conformé à la masse qui lui ressemble, permettra dans un second temps de le discipliner comme membre du troupeau. Sous des formes plus douces, plus clandestines, et donc plus insidieuses, ce processus ne présente aucune différence avec les procédés de normalisation qui caractérisaient les totalitarismes du XXème siècle. » Peut on dire que l’homme des sociétés capitalistes est totalement conditionné comme dans les régimes nazis et communistes ? Il est plus pertinent de reconnaître le conditionnement des individus par la publicité comme détestable mais sans équivalence et assimilation avec les horreurs du siècle passé. Ce sens de la nuance, François Brune ne s’en embarrasse pas, lorsqu’il affirme que « la publicité la présente comme dépositaire de la totalité de la vie (« La vie. La vraie »), et c'est bien en cela qu'elle est, dans son essence, totalitaire : on trouve « tout » en elle, y compris son contraire apparent, puisqu'elle désamorce les tentatives de rébellion en récupérant les valeurs qui les suscitent. Impossible d'échapper à l'ordre extérieur qui règne dans la cité dès lors que celui-ci établit aussi dans les têtes sa clôture absolue. C'est l'éternelle leçon du totalitarisme, qu'il soit nazi, stalinien ou capitaliste libéral. ». Bizarrement, on retrouvera d’autres fois cette rhétorique. Ainsi le n°26 de La Décroissance[4] proposera de faire un Nuremberg de l’écologie pour juger de crime contre l’humanité les « oligarchies qui nous gouvernent […] des journalistes, des politiques, des chercheurs et des économistes » et entraînent de la croissance économique. Un dessin qui se veut humoristique vous invite même à coller votre photo sur le banc des accusés de crime contre l’humanité car vous êtes un consommateur. On notera que de la même manière, Le Forum mondial du développement durable qui s’est tenu en novembre 2003 à Paris est assimilé par de nombreuses organisation promotrice de la décroissance de « Munich de l’écologie »[5]. Ainsi, de manière répétée l’activité industrielle qui détruit l’environnement est mise sur le même plan que les génocides, dans un confusionnisme idéologique des plus inquiétants. L’anticapitalisme s’est plongé dans des eaux bien nauséabondes.

 

 

 

 

 

 

 

Cette approche fait l’impasse sur les savoirs construits par les sciences sociales qui montrent que toutes les sociétés sont structurées par des cultures, « fait sociaux totaux » prenant en charge l’ensemble des aspects de la vie sociale des individus. Il faut alors abandonner l’idée de nature ou d’essence humaine, terme si souvent employé par les décroissants. Mettre à jour un système culturel occidental où la publicité prend une place croissante est alors tout à fait normal et pertinent. Mais pourquoi mélanger cela aux régimes totalitaires nazis et communistes qui ont planifié l’élimination de masse de certaines catégories de population ? Dans quels limbes se perd alors la critique du consumérisme ?.

 

 

 



[1] Casseur de Pub, Dossier n°1, novembre 1999

[2] François Brune, Nature et publicité, in Casseurs de Pub, dossier 2004, p 36.

[3] Enzo Traverso, Le totalitarisme, le XXème siècle en débat, Seuil, Paris, 2002, 922 p.

[4] La Décroissance, n°23, avril 2005, p 14 -15.

[5] Appel signé entre autre par l’ Institut d'études économiques et sociales pour la décroissance soutenable, Casseurs de pub, Ecolo, Institut pour la relocalisation de l'économie, La ligne d'horizon, Confédération des écologistes indépendants, Grain Vert, C.H.A.M.P., Réseau de l'après développement,…

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9 juillet 2006 7 09 /07 /juillet /2006 14:54

Les vacances c'est cool. On peut lire tous les bouquins qu'on a stocké sur la table de chevet...

Celui du moment c'est le bouquin de Daniel Cerezuelle: écologie et liberté (Parangons) qui fait la synthèse des oeuvres de Charbonneau.

Qu'y découvre t'on ? Que Charbonneau dans la logique de Ellul refuse l'objectivisme des sciences sociales. "objectiver la société, c'est en sortir, refuser ses vérités et ses tabous, c'est à dire la profaner"... Il ne fait confiance qu'à la subjectivité pour saisir la catastrophe qu'est la Grande Mue. Son propos est donc une "monstration "plus qu'une "démonstration". Ce qui le rend d'ailleurs à mon avis souvent très confus et tellement généraliste que peu efficient...Sinon la Grande Mue est une métaphore biologisante pour décrire le mouvement de transformation sur le poids de la science et de la technique de notre société. Cette perte de nature que dénonce Charbonneau est liée à une industrialisation du monde qui crée un appauvrisement des vécus et sensations du monde. Et qui est responsable de l'éclatement national que n'auraient jamais connus des systèmes communautaires" dans la tribu primitive, rien ne peut rompre à ce point les liens naturels qui unissent les individus, parce que ces liens sont trop interieurs et parce qu'il n'y a aucune force extérieure pour les trancher".

Cette perte de sens et des sens s'explique par une croissance de la rationnalité qui génère une croissance des mécanismes rationnels d'organisation sociale qui vont à l'encontre des modes d'organisation plus organiques.

S'inspirant du personnalisme Charbonneau place la question de la construction de la personne au coeur de l'écologie. S'inspirant d'un certain christianisme primitif refusant les discours thélogisant qui participent de ce processus de séparation entre le monde vécu et le monde pensée qui par cette symbolisation permet l'arraisonnement de la nature et du monde. Charbonneau développe donc un christiannisme très panthéiste fondé sur un épanouissement individuel et spirituel sur le modèle du Christ, et refusant les églises. La pensée c'est l'Esprit (au sens biblique) fait chair (sur le modèle chrétien)... un étrange mélange de liberté et de spiritualité.

Encore une fois comme chez Ellul, Illich, Rabhi, Goldsmith, écologie et spiritualité se retrouvent intimement liés dans un refus de l'objectivisme et de l'arraisonnement scientifique du monde.. qui n'est pour Charbonneau que la porte ouverte sur le totalitarisme. Comme si c'étaient les lumières qui avaient produit le nazisme...

On apprendra aussi avec intêret que Charbonneau mettant dos à dos communisme et nazisme refusa de s'engager dans la résistance pour refuser de faire le jeu de ces systèmes.. la posture ressemble très fortement à celle de Ernst Junger dans "Les falaises de marbres" où du haut de ses falaises il regarde une civilisation décomposée se faire détruire par des hordes barbares...sans rien faire, en refusant de prendre parti...on retrouve encore une fois la figure distanciée et ambigüe du ni...ni..

Le bouquin est clair et bien écrit. Et même si je ne partage en définitive pas cette vision de l'écologie où l'écologie serait une résurgence de la "pensée sauvage", d'une pensée non symbolisée, non rationnelle on en apprend beaucoup sur Charbonneau qui a en définitive posé toutes les bases de ce que certains redécouvrent sous le nom de décroissance.

Ps on trouve aussi de nombreux extraits inédits car l'auteur connaissant Charbonneau a accès à certains manuscrits..et car nombres d'ouvrages sont aujourd'hui épuisés..

ps 2 A lire aussi l'excellent texte (certes théologique) de cet auteur sur la dimension spirituelle de l'écologie. http://1libertaire.free.fr/JEllul08.html

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29 mai 2006 1 29 /05 /mai /2006 21:37

Illich écrivait dans La société sans école qu'il fallait déscolariser ses enfants pour les sortir de la société industrielle de croissance qui fabrique des consommateurs en industrialisant les esprits. Et bien c'est chose faite aujourd'hui aux Etats-Unis le Homeschooling... éducation à la maison ( hors de l'école ) est en train de triompher et plus d'un million d'enfants sont concernés...

On peut se demander sérieusement dans quelle mesure les discours écolos radicaux d'opposition à la société industrielle et salariale servent la vision la plus libérale qui soit.

 
1.1 Million Homeschooled Students in the United States in 2003
Description: This brief uses data from the 2003 National Household Education Surveys Program (NHES) to estimate the number of homeschooled students in the United States in 2003 and to discuss the reasons parents decide to homeschool their children. The brief also shows that the number of homeschoolers, and the proportion of the student population they represent, has increased since 1999.

On trouve alors un mélage détonnant sur l'éducation naturelle...anti industrielle qui ne peut pas être produite par l'école...et l'éloge de la défiscalisation et du refus libéral de l'Etat...

Quelques sites américains promoteurs du homeschooling :

http://www.homeschoolzone.com/faq/deschooling.htm

http://home-educate.com/

http://www.educationreformbooks.net/deschooling.htm

http://www.life.ca/hs/

http://library.nothingness.org/articles/SA/en/display/130

http://www.nheri.org/

- Ensuite, et surtout, le rapport officiel du "US department of éducation" :
"1.1 Million Homeschooled Students in the United States in 2003",
disponible ici :
http://nces.ed.gov/pubsearch/pubsinfo.asp?pubid=2004115

Et des points de vue :
"Les six scénarios de l'OCDE pour l'école de demain" - article du Monde,
mais daté de 2001 :
http://web.archive.org/web/20031106070634/www.oale.org/cadre2/actu/cad2-6scenarios-ocde-lemonde.htm

Ps merci à Odile pour ces liens.

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29 mai 2006 1 29 /05 /mai /2006 20:35

Et oui la décroissance c'est tendance..... pour preuve lors de l'un de ses derniers numéro Prima parlait du "Mouvement des décroissants".

L'article mélange un peu tout...promotion du  pacte pour la Terre de Nicolas Hulot, promotion du commerce équitable, et ethique (étique sur l'étiquette) , promotion du consomm'acteur...et décroissance. Comme si l'écologie politique traditionnelle des verts était de la décroisssance. Comme si les décroissants qui sont contre cette écologie tartuffe du commerce équitable, ethique (ces oxymores que traquent Latouche, RH Martin, Cheynet..)....ne l'assumaient pas publiquement.

On attend avec impatience le démenti pour expliquer que la décroissance c'est pas ça (si on lit les textes de Latouche, Rabhi, Cheynet...) Mais comme les décroissants  surfent sur l'ambiguité..on peut toujours attendre..

Le dernier numéro de la décroissance en était une caricature où le journal prenait des élues vertes F Bavay (dommage que j'ai pas enregistré la conversation qu'on a eu ensemble à Toulouse sur ce sujet c'était gratiné ) et M C Blandin, puis on dit qu'elles font de la décroissance..C'est l'art de la récup ... en politique..

C'est assez interessant comme mode argumentatif on tient des propos ultra radicaux et après on essaye de récupérer tout ce qui est écolo (tres réformiste) et on dit que c'est de la décroissance... C'est du vrai molletisme appliqué à l'écologie...Je vais finir par croire cette thèse de B Etienne croisée lors de mes études tous les leaders d'opinion tiennent des doubles discours..radicaux à l'interieur pour leurs membres, édulcorés pour attirer le chalant ...à l'extérieur.

Et si les gens étaient et faisaient ce qu'ils disaient ???

PS merci à Mme K pour cet extrait de Prima.

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2 avril 2006 7 02 /04 /avril /2006 19:19
L'EHESS de Paris a connu ces jours ci une occupation destructrice.. avec plusieurs saccages dans ses locaux sous couvert de lutte contre le CPE.

Les occupants ont produit un communiqué de presse expliquant comment leur démarche s'inscrivaitr dans la logique de la décroissance et de la désindustrialisation du monde.

  V Cheynet a marqué son opposition à ce texte c'est très bien..mais il se fait déjà appeler Dick Cheynet par certains décroissants qui ne comprennent pas qu'il condamne ce qu'il a contribué à créer.  Et c'est vrai qu'il y a une feuille de papier à cigarette entre cet appel et la réthorique du journal La décroissance. Je crois que le discours catastrophiste et anti politique porté par la décroissance est en plein essor. Au nom de la critique de la société salariale..certains se font les meilleurs alliés de la déstructuration sociale que préconise le libéralisme..
Nous aurons donc la décroissance et la barbarie. La décroissance concept obus va exploser ..c'est certain...mais je ne suis pas sûr que la cible soit celle du capitalisme....je crois que ce sont les "forces de progrès" qui vont être les premières irradiées.
L’Appel de Raspail !

Aux étudiants, chômeurs, salariés plus ou moins précaires, de France et de Navarre, à tous ceux qui sont ces jours-ci en lutte contre le Contrat Première Embauche, et peut-être contre bien plus que ça...


Puisque nous parvenons de plus en plus précisément à envisager le moment où la Terre sera entièrement consumée par notre mode de vie, Puisque les scientifiques en sont réduit à nous promettre la colonisation d’autres planètes à consommer,

Nous, salariés et étudiants, stabilisés ou occasionnels, de la région parisienne et d’ailleurs, occupants du Centre d’Étude des Modes d’Industrialisation au 4è étage de l’EHESS en ce premier jour du printemps, voulons réfléchir à ce que pourrait être une vie pérenne et souhaitable dans un autre monde fini.

Il nous semble impossible de poser la question de la précarité des emplois et des revenus monétaires sans poser aussi celle de la précarité de la survie humaine globale. En ces temps de désastre écologique très avancé, nous pensons qu’aucune position politique et aucune revendication qui n’intègre pas le caractère d’impasse du développement économique, de la croissance, ne peuvent avoir la moindre valeur.

Nous sommes donc à la fois fantastiquement utopistes et radicalement pragmatiques, bien plus pragmatiques au fond que tous les gestionnaires « crédibles » du capitalisme et des mouvements sociaux (quand UNEF rime avec MEDEF...).

Nous voulons briser le culte dont sont l’objet les créateurs d’emplois et de richesse, réhabilités avec le concours de la gauche dans les années 1980. Aucun discours sur l’exploitation et la précarité n’a de sens et d’efficacité s’il s’interdit de malmener comme ils le méritent ces « bienfaiteurs de la collectivité ».

Nous voulons aussi lever le tabou de ce mouvement anti-CPE : la perspective du plein-emploi, qui sous-tend la plupart des mots d’ordre et des revendications, n’est ni réaliste ni désirable.

Le travail humain, en Occident, est supprimé massivement par les machines et les ordinateurs depuis plusieurs dizaines d’années. Il n’a certes jamais été autre chose qu’une marchandise pour le capital, mais ce qui a changé au stade actuel du « progrès » technologique c’est que l’accumulation d’argent exige moins d’humains à exploiter qu’avant. Il faut se mettre dans la tête que le capitalisme ne peut plus créer assez d’emplois pour tous. Et reconnaître qu’en plus, ceux qu’il crée encore péniblement sont de plus en plus vides, déconnectés de nos besoins fondamentaux.

Dans ce système, la production matérielle est délocalisée vers les pays « en voie de développement », où se concentre ainsi le désastre écologique (même si nous ne sommes pas en reste...). Et chez nous, dans notre économie de services prétendument immatérielle, fleurissent les emplois de serviteurs : esclaves des cadences robotiques, domestiques des « services à la personne » (voir les récents plans Borloo), petits soldats du management.

Ce mouvement ne sera fort et porteur d’avenir que s’il fait entendre une critique lucide du travail moderne. Et s’il permet d’établir définitivement qu’il n’y aura pas de sortie de crise. Loin de nous laisser abattre, nous voulons faire de ce constat une chance. Nous pensons qu’un mouvement social conséquent doit se donner pour but d’aider l’économie à s’effondrer. Le monde actuel ne connaît pas d’en-dehors, on ne peut pas espérer le fuir. Il faut donc patiemment y constituer des milieux de vie où l’on puisse produire ses moyens de subsistance sans le concours de la machinerie industrielle, et où émergent de nouveaux rapports humains, dégagés d’elle. Il faut dans le même temps entreprendre le démantèlement de pans entiers de l’appareil de production existant, inutiles ou nuisibles. Bien sûr, tout cela exige, dans nos discours comme dans nos pratiques, un rejet résolu de l’Etat et de ses représentants, qui seront presque toujours des obstacles à nos projets d’autonomie.

Cessons de réclamer un emploi stable pour chacun ! (même s’il arrive à tout le monde de chercher du boulot ou de l’argent)

Que la crise s’aggrave !

Que la vie l’emporte !

Les occupants du Centre d’Etude des Modes d’Industrialisation (à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, bd Raspail à Paris), constitués en Comité Pour la Désindustrialisation du Monde, entre l’aube du 21 mars 2006 et le milieu de la nuit suivante.


le vendredi 24 mars 2006
 
 
 

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20 mars 2006 1 20 /03 /mars /2006 17:54

En ces périodes de grève qui ressemblent pour certains (moi je triuve que c'est tout l'inverse) à Mai 68. On peut se poser la question de na nature de la critique de la consommation chez les décroissants.

Les décroissants renouent avec une partie de la critique de mai 68 de la société de consommation. A cette époque, au nom principalement d’une critique anarchiste et marxiste, la consommation est vue comme une aliénation des individus par le système capitaliste. Le système d’objets et de sens auquel sont soumis les individus les perdent dans une myriade de désirs inauthentiques. S’inspirant de la sociologie du quotidien de Henri Lefebvre, certains révoltés de 68 critiquèrent le spectacle de la consommation qui correspond à une canalisation de l’angoisse de mort dans un monde extérieur à l’homme. C’est cette aliénation qui permet de maintenir une société de classe inégalitaire et injuste, que Jean Baudrillard, sociologue de la société de consommation, et Guy Debord théoricien de la société du spectacle dénoncent avec virulence. Pour eux, l’ordre marchand organise la dépossession mortifère de soi afin de maintenir une hiérarchie sociale. La consommation est le déni du désir authentique. La pulsion d’accumulation est dénigrée. La simulation d’une société d’abondance crée une frustration réelle des individus. La mystique du PNB[1] est dénoncée (déjà...et dire que certains croient inventer aujourd'hui le fil à couper le beurre..). La possibilité de comptabiliser et d’additionner toutes les activités, quelles que soit leur nature est refusée. Le circuit économique ne doit être alimenté que par des activités positives. Baudrillard estime que c’est par « ses vertus et non ses vices qu’une société s’équilibre »[2]. Les décroissants reprendront pour partie ces analyses de l’aliénation des individus par la consommation mais sans relier cette dépossession des individus à un processus de lutte des classes et de maintien d’une société hiérarchisée. Ils préfèrent relier cette aliénation à une « perte de sens », ce qui déplace sur un terrain plus spirituel les critiques de mai 68.

Aussi je me demande bien où étaient nos auteurs décroissants qui ont bien souvent la soixantaine en mai 68 ?

A mon avis plus dans des ashrams ou en voyage au Népal que sur des barricades.



[1] Jean Baudrillard, La société de consommation, Folio essais, 1970, p 45, « La comptabilisation de la croissance ou la mystique du PNB ».

[2] Ibid, p 47.

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9 mars 2006 4 09 /03 /mars /2006 10:10

Un décroissant surfant sur ce blog me signale pour confirmer mon propos sur Ellul l'article suivant.

Ellul dans Réforme du 21 mars 1987

 

 

Sur l'origine du sida

 Lorsque au tout début de l'apparition du sida, on a cru que c'était une maladie spécifique des homosexuels et des drogués, certains ont déclaré que c'était une punition pour leur vice. Bien entendu, je ne puis être d'accord, cependant aujourd'hui, où l'on sait que le sida atteint n'importe qui par contagion, je ne puis m'em­pêcher de poser une autre question morale. Il faut partir de deux constats. Le premier, c'est que le sida est une maladie nouvelle. [...] Le second constat, c'est que le sida est bien une maladie sexuellement transmissible, donc qu'il a, avant tout, à faire avec la vie sexuelle. Normale ou pas.

 Mais alors je mets cette apparition en relation avec ce qu est devenue la sexualité dans notre société. Nous assistons depuis vingt ans à une érotisation démente de notre culture occidentale. Toute « progression » dans ce domaine entretient l'enthousiasme d'un grand nom­bre d'artistes et d'intellectuels, comme une conquête de la liberté et une victoire contre des tabous désuets. L'homosexualité, c'est très bien. L'inceste aussi. Récem­ment, films et romans ont fait l'apologie de l'inceste. La pilule permet à des filles de douze ans de faire l'amour sans crainte. « L'amour en rond » devient une expérience respectable, et l'échange des couples aussi. On ne voit pas pourquoi on poursuivrait les pédophiles, « Si ça fait plaisir aux enfants », comme il fut dit dans un procès célèbre. Plus possible de voir un film ou un téléfilm sans devoir absorber une scène érotique. Même Si elle n'apporte nen au film. Elle est obligatoire. On sent que le metteur en scène a peur de passer pour rétro­grade s'il ne colle pas dans son oeuvre une séquence de coucherie, et, bien entendu, une autre de nudité intégralement à la publicité télévisée, elle devient de plus en plus obscène, et parfois franchement pornographi­que, sans aucun rapport avec le produit présenté. Bien entendu, tous les spécialistes fondent d'émerveillement devant les « clips », et, à partir de là, la publicité devient un « art nouveau ». Quant à la musique le bard rock, avec ses trémoussements reproduisant l'orgasme, elle fait de plus en plus partie de cet univers.

 Dans ce climat, la vie de l'homme occidental est obsédée par le sexe. Les relations multiples font qu'il n'y a plus aucun interdit, aucune réserve, aucune règle. Or c'est dans ce milieu que le sida éclate. Bien plus redou­table que la syphilis, encore que celle ci, après qu'on l'a crue maîtrisée, s'étende à nouveau rapidement I J'en viens donc à supposer que l'apparition du virus du sida n'est pas un hasard I Ce serait la réponse à notre hyper­sexualisation, à notre dérèglement général, à notre er­reur fondamentale de « confondre la possibilité de faire n'importe quoi, en matière de sexualité, avec la liberté « Vous avez voulu enfreindre toutes les règles, avoir une indé­pendance illimitée ? Eh bien I vous allez en payer le prix. »Parce qu'on n'a rien sans risque. Je précise qu'il ne s'agit pas ici de la «  punition » d'un « péché » particulier (la drogue, par exemple), mais de la contrepartie à l'atti­tude de toute une société.

 Punition ? Péché ? Nous voilà donc dans le « reli­gieux »  Et pourquoi pas ? Je crois que Dieu, qui ne conduit pas chaque homme mécaniquement, qui n'est pas le fabricant permanent de toute l'histoire, inter­vient parfois aussi pour châtier. Il ne s'agit pas de revenir à l'image du Dieu de colère et du père Fouettard, mais de relire certains textes bibliques, où Dieu n'est pas, mais intervient comme un vengeur ou un juge. Il s'agit de prendre au sérieux Babel et Sodome. Nous constatons alors, que dans la Bible, l'intervention divine a lieu quand l'inhumanité, quand le « mal », moral ou physique, dépassent les bornes. Dieu provoque un événement approprié à cet excès d'inhumanité, qui développera ses effets par lui-même et placera l'homme devant le choix se repentir ou mourir « Je mets devant toi le Bien et la Vie, ou le mal et la mort Choisis la Vie, afin que tu vives. » Mais la vie suppose non une morale automatique et toute faite, mais avant tout que l'homme cesse de faire l’œuvre du serpent en appelant Bien ce qui est mal, Mal (ou de nos jours : absurde) ce qui est Bien.

 Nous sommes dans cette occurrence. Je suis convaincu que l'apparition de l'insaisissable virus du sida corres­pond à cet ordre d'action de Dieu. S'il en est ainsi, alors la première réponse est la désintoxication du sexuel, le respect des choses sexuelles et de normes que les « sociétés primitives » connaissent déjà. Je suis presque certain que la Chine populaire, avec sa morale rigoureuse, échappera au sida ? Je crois fermement que le vrai re­mède épidémiologique, ce n'est pas le préservatif, mais le retour à une morale sexuelle raisonnable.

Et après vous me direz pas que Ellul n'était pas profondémment réactionnaire...

Ps l'assimilation implicite de l'homosexualité à la pédophilie est vraiment une horreur...

 

 

 

 

 

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9 mars 2006 4 09 /03 /mars /2006 00:13

Bon certains ont peut être lu ce commentaire ci joint en bas de message. J'essaye d'y répondre même si j'ai pas trop le temps. Et avec un article car j'arrive pas à utiliser la fonction commentaire à ma guise.

1) Le ton est assez désagréable...je comprends pas ce qui pousse les gens à venir laisser des messages aussi violents sur les blogs.

2) Je ne pense pas avoir de leçon de philosophie à recevoir ou de leçon de morale ce dont je parle c'est ce que j'ai lu...et le fait de proposer une lecture pédagogique et résumée de certains auteurs est une position qui en tant qu'enseignant me parait légitime. Je me permets aussi de signaler pour avoir travailler fut un temps avec un des heideggerien français les plus connu que je crois savoir de quoi je parle.

3) Ce qui est bizarre avec certains décroissants (et oui j'ai eu quelques échanges perso avec certains autres visitants ce site plutot encourageant  sur le fait que certains sont tres conscients des risques de ce concept) c'est qu'on ne les a jamais bien lu... je crois qu'au contraire je les ai trop lu pour ne pas être inquiet. Et je maintiens que goldsmith, Rabhi développent une vision prétotalitaire et biologisante et essentialiste du monde..

4) Mais qu'importe tout cela car Latouche est censé sauver l'affaire. Là aussi après avoir attentivement lu la thèse de Caillé et nombre de publication du MAUSS dont Latouche est un des piliers intellectuels je peux affirmer sans trahir leur pensée qu'ils assimilent la raison à un développement de l'utilitarisme. Le bouquin de Caillé sur la critique de l'analyse Bourdieusienne est limpide sur ce point. Ayant pu assister à une conférence de Caillé j'ai pu constater que ce relativisme et cet antirationalisme au nom de l'anti utilitarisme est tres net. De Latouche on lira aussi avec interet " L'invention de l'économie" qui défend cettte position. (ce qui d'ailleurs me fait penser que latouche résume la science à la science économique et qu'on grande part de son anti rationalisme doit venir de son anti -utilitarisme économique).

5) Pour certains dont M Homes que je n'ai pas pas la chance de connaitre nous serions sauvé par Husserl....je n'ai pas lu cet auteur dont les textes me sont tombés des mains tant c'était jargonneux...je me suis contenté de plusieurs commentaires et d'extraits de textes à l'époque où je m'interessais à ces questions.

Pour ce que j'en ai compris par des lectures annexes je considère que husserl faire une forme de subjectivisme transcendental...en clair il sauve une vision ontologique du monde grace à de supposés "sensations" des apréhensions " sensorielles du monde pré reflexives".... Ce qui est appelée la "subjectivité originaire" par l'auteur de notre commentaire...Si j'ai bien compris pour Husserl c'est comme s'il y avait un être au monde naturel pré reflexif... Enfin c'est ce que j'en ai compris du cours au collège de France que fait Merleau Ponty sur la Nature dans son explication de la phénoménologie husserlienne.....Il explique d'ailleurs à cette occasion que même Husserl n'était pas très clair puisque dans Ideen I et La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale il défend deux positions différentes notamment pour sauver la notion d'âme dans l'enracinement ontologique et naturel de cet être au monde.

Mais passons pour faire simple il me semble que Husserl est critiquable car on fait que l'on dit qu'il existait un être au monde on n'a pas dit grand chose....car on a oublié que cet être au monde est un être social. Ainsi je crois contre le transcendentalisme très subjectif de Husserl que le rapport au monde ou le monde comme "arché originelle" n'existe pas en dehors d'un rapport social. Ainsi encore une fois je préfère Bourdieu  et les sciences sociales à l'idéalisme d'une philosophie qui ne fait que tenter de sauver des brides d'essentialisme. Ces tentatives déséspérées pour trouver sans cesse des origines me semblent peu pertinentes. Elles prétendent sortir des "idéalités scientifiques".... mais à mon avis pour les rempacer par des "idéalités subjectives"...Il ne s'agit que des deux mêmes face d'un idéalisme que je ne partage pas.

Ceci permet alors de parler de la "science" , de la "subjectivité originaire"..."la possibilité apriorique de la science"... Je ne crois pas à ces visions totalement désincarnées et a-sociale du monde des idées... Fort heureusement Canguilhem, Foucault, Bourdieu nous ont amenés à historiciser et contextualiser le monde des idées...en sauvant un espace de rationalité reflexive et critique.

 Mais ce qui me parait être l'argument le plus pertinent c'est la critique justement du propos suivant "A partir de la mise entre parenthèse des idéalités produites par l’objectivisme de la rationalité classique, Husserl va refonder un grand continent de savoirs, en reprennant par exemple cette folle sentence : « l’Archi-originaire Terre ne se meut pas ». " Or je crois que la phénoménologie n'a rien fait avancer dans le domaine des connaissances... et c'est justement le but de la deuxième moitié du cours de Merleau Ponty de montrer et de chercher à comprendre les modes de construction des rapports au monde...Car l'appel à la "subjectivité originaire " peut laisser la place aux poètes mais pas à un arraisonnement rationnel et "falsifiable" du monde. Car comme le dit Popper c'est seulement ce qui est réfutable et discutable qui peut faire l'objet d'accumulation et de constructions intellectuelles. Comment vérifier discuter de ce rapport subjectif et transcendant au monde...cela revient à mettre le vécu, le sentiment, le religieux au coeur de la pensée et des discussions....Car Husserl donne à la philosophie non pas un rôle de critique et d'avancée mais un role d'éclairage de notions sensées être déjà connues..déjà intériorisée...comme s'il existait un "en soi" naturel de toute chose...à révéler. Par provocation on pourrait dire qu'il ramène quasiment la philosophie à une quasi  posture religieuse..

Mon matérialisme n' y crois pas et ne le souhaite  pas une seconde...

 

 

 

 

Bonjour M. di Meo.

Vous dites avec la naïveté de celui qui manifestement n’a pas bien ou pas du tout saisi ce que vient d’écrire Latouche, que, je vous cite : « Comme s'il n'était pas possible de quantifier sans échanger de mesurer sans vendre... »

Mais qui vous parle d’échanger ? qui vous parle de vendre ? qui vous parle de réduire la rationalité à l’utilitarité ? personne ! Vous confondez un peu tout, les étants et les conditions transcendantales de possibilité. Il vous faut peut-être relire plus posément et avec un peu moins de ressentiment, la réponse de Latouche.

Ce qui vous sert de « réflexion » vous amène pourtant, il me semble, à réfléchir un peu à la façon d’un tambour partant à la chasse aux sorcières, en reprenant au passage tous les clichés et caricatures sur Heidegger : « un chez d'oeuvre de déconstruction de ces discours anti scientifiques d'inspiration heidegerrienne en montrant qu'ils sont principalement des discours de marginaux des champs scientifiques... » dites-vous. Alors là c’est vraiment un bijou d' "analyse", je vous mets au défi total de me trouver un passage dans l’ouvrage de Bourdieu pour affirmer une chose pareille. J’attends… Je vous mets au défi de me démontrer qu’Heidegger développe un discours anti-scientifique. J’attends… Au lieu de lire des auteurs de seconde division, et porter des jugements hatifs et téméraires comme ceux que l’on peut faire quand on a jamais lu une seule ligne d’un philosophe, il vous faudrait, peut-être, jugé sur pièce et par vous-même et non pas ce que vous saisissez faussement à la lecture d’une seconde plume, en lisant le petit chapitre « La technique » dans Essai et conférences. Vous apprendrez j’espère pour vous, à descendre de votre hilarante prétention et de vos a priori qui ne font que rappeler la seconde moitié du XIXe siècle poisitiviste et scientiste.

Mais reprenons un peu ce qui vous renforce si bien dans vos préjugés, en poursuivant cet échange de façon très amusé, sur ce vous avec la prétention ignorante de qualifier de « discours marginaux des champs scientifiques »... Heidegger n’innove en réalité en rien par rapport à Husserl, dans son analyse de la science et de la technique, il ne fait que faire prendre le tournant existentialiste de sa philosophie aux analyses de Husserl. Toutes les bases phénoménologiques ont été en effet posées dans le premier travail d’Husserl sur la logique des idéalités scientifiques et dans son maître ouvrage Krisis, La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale, qui vous permettrait certainement de sortir de votre haineuse prétention à pourfendre ce que vous appelez les « discours marginaux » anti-scientifiques, vous avez manifestement rien compris à la phénoménologie. Husserl va mettre à bas la rationalité classique - que de façon si ignorante et surtout de façon si prétentieuse vous chérissez tellement -, et par là renverser radicalement l’idéologie scientiste et positiviste de son époque. La rationalité husserlienne va reconduire toute objectivité à sa condition transcendantale de monstration, c’est-à-dire en dernière instance, à la subjectivité originaire. La réflexion de Husserl sur la réduction galiléenne (la mise hors jeu des qualités subjectives de la recherche sur les étants du monde) est également une thèse fondatrice, en phénoménologie. Les déterminations géométriques auxquelles la science galiléenne tente de réduire l’être des choses sont des idéalités. La possibilité concrète de cet objectivisme ne se réduit donc nullement à l’activité noétique de la conscience transcendantale considérée dans sa relation intentionnelle aux significations idéales qui constituent le contenu « noématique » auquel la réduction galiléenne limite arbitrairement la réalité ou l’effectivité de cette science. C’est l’erreur monstrueuse de la rationalité classique, et donc le fait que la science soit en réalité un procès de mort. La science moderne se dupe de l’objectivisme car elle méconnaît totalement la possibilité apriorique et transcendantale de son fondement ontologique, qui se situe avec Husserl, dans le « monde sensible de la vie » (vie non au sens biologique évidemment). Tout ne peut pas être « objectivé » c’est-à-dire être montré, là devant de l’ekstase de l’extériorité mondaine que pourra découvrir le regard. Le savoir scientifique est ainsi homogène au savoir de la conscience en général et le prolonge simplement, mais nous dit Husserl, lui échappe radicalement les conditions dans le monde sensible de la vie, de sa transcendantalité génétique. La science est aveugle. Pour prendre l’exemple de la vision, la vision de l’ob-jet ne s’épuise nullement dans le savoir de l’objet comme le pensent les chauds partisans de la rationalité classique. Il implique nous dit Husserl, le savoir de la vision elle-même, lequel n’est plus la conscience, la relation intentionnelle à l’ob-jet, mais le monde qui est le seul réellement existant, le « monde-de-la-vie ». Une sorte de vision vivante dont parle Descartes, un se-sentir soi-même de la vision qui demeure la condition transcendantale de la saisi dans l’extériorité de l’ob-jet. Une vision vivante, qui nous dit Descartes (dans son exemple fameux du rêve) est « vrai » absolument, quand bien même le voir de cette vision et tout ce qu’il voit seraient faux. Bref je vais arrêter là pour revenir sur la rationalité classique, en disant une dernière fois, que le « monde-de-la-vie » de la subjectivité immanente est avec Descartes et Husserl, plus réel que le monde de l’extériorité mondaine de la collection des étants.

A partir de la mise entre parenthèse des idéalités produites par l’objectivisme de la rationalité classique, Husserl va refonder un grand continent de savoirs, en reprennant par exemple cette folle sentence : « l’Archi-originaire Terre ne se meut pas ». C’est-à-dire que la Terre n’est pas pour Husserl une planète qui tourne autour du soleil comme dans les constructions théoriques de la science, mais ce sol de toute expérience auquel les idéalités scientifiques renvoient inévitablement comme condition de possibilité transcendantale. Cet ouvrage de Husserl, La Terre ne se meut pas, Les éditions de Minuit, permet enfin de sortir des idéalités scientifiques et de refonder un substrat ontologique pour penser l’espace non idéel mais vivant.

Je vais pas faire plus long. En vous parlant un peu de Husserl, j’espère vous avoir un peu sorti de vos préjugés si partagés par le commun des non-philosophes, sur la phénoménologie heideggérienne. Dans Essais et conférences, il y a des textes d’Heidegger intéressants que je vous invite à regarder, « Science et méditation », « Logos », « La question de la technique ». J’aimerai également que vous ne pensiez pas de moi que je ne suis pas un partisan catégorique des analyses d’Heidegger, (je partage pous ma part de celles de la phénoménologie matérielle de Michel Henry). Je veux simplement vous signifier que si la question de la rationalité classique et de la technique vous intéressent, il faudrait vous y pencher un peu plus sérieusement. Ce ne sont pas des textes difficiles, à partir de n’importe qu’elle synthèse sur Heidegger, on peut aisément aborder ces textes cités ci-dessus.

Bien à vous,
Clément Homs

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