Il ne faut pas y aller par quatre chemins. Voilà un petit bijoux. Philippe Forest nous livre une magnifique fresque de l'aviation mondiale et française au XXe siècle à travers le simple récit de vie de ses parents et surtout de son père, pilote.
A travers ce père défunt au destin (vues les ruses de l'histoire qui feront ce qu'il était il n'y a pas d'autre mot) exceptionnel (de l'Algérie aux forces aériennes américaines jusqu'aux commandes d'avions de ligne d'Air france.... ), Philippe Forest raconte la guerre puis la création de l'aviation civile française. L'auteur passionné d'aviation (enfin du moins il semble), réussit à nous emporter avec lui dans le survol de cet univers. Mais il nous plonge surtout dans une reflexion profonde sur les liens de filiations et d'attachement familiaux avec ce père si imposant mais parfois si absent et cette mère si présente mais qu'il ne découvre que tardivement. Tout au long du roman c'est cette question du destin et de la transmission qui taraude l'ouvrage.
Dans une langue d'une beauté incendiaire en faisant semblant de nous parler d'aviation (enfin bon il y en a quand même 300 pages) Philippe Forest nous fait décoller vers des refelxions bien plus métaphysiques sur l'héritage, la famille, le destin. Avec une douceur mais aussi une profonde mélancolie absolue. Et on est soufflé.
Ps on se demande pourquoi il n'a pas eu un petit prix le bougre...quand on lit d'autres trucs primés en 2010...on se demande