A PROPOS de la REOUVERTURE DE LA LIGNE FERREE AIX-MARSEILLE
(ou une montagne de 160M€ qui accouche d’une souris d’un train supplémentaire de 150 places aux heures de pointe ! )
Depuis plusieurs années, lors de la préparation du PDU, l’ADAVA avait mis en garde la SNCF et les élus sur le leurre de cette pseudo-modernisation de la ligne AIX-Marseille.
Dans le Livre Blanc publié en 2007 avec la fédération des CIQ, nous rappelions : « L’amélioration attendue, pour les Aixois, ne portera que sur 1 train supplémentaire par heure aux heures de pointe et une meilleure fiabilité de la ligne : ce n’est pas rien mais très insuffisant au regard des besoins et des 160M€ investis ainsi que le déplorait le Conseil de Développement »
Pour les usagers des gares intermédiaires, comme Simiane, la situation est pire encore car ils ne bénéficient pas du train semi-direct Aix-Gardanne-Marseille ( 1 par heure) et n’ont que l’usage des 2 omnibus par heure qui effectuent le trajet en 10 minutes de plus qu’avant les travaux ( à cause des 3 gares supplémentaires créées dans le Nord de Marseille)
Sur ce point précis du nombre de trains et des temps de parcours, la bonne volonté de la SNCF et de la Région ne sont pas en jeu : comme nous le déplorions avant même le démarrage des travaux, il ne parait pas possible de faire mieux sur une voie ferrée de 30 km doublée seulement sur 12 km dans sa partie centrale. En particulier, l’absence regrettable de doublement de la voie entre Valabre et Aix sur prés de 8 km ne permet pas un cadencement supérieur à 20 minutes.
De plus, pour espérer un accroissement du trafic voyageurs sur cette ligne ( 11 000 par jour promis par la SNCF au lieu des 5 000 de 2006 ), il faudrait une utilisation optimale des 80 trains quotidiens de 150 places chacun maximum . Or, le prix du billet, plus de 13€ aller-retour, est très dissuasif par rapport à son concurrent de la navette par bus.
Enfin, seul un train semi-direct par heure permettra de satisfaire 150 voyageurs désireux d’un transport rapide ( 30 minutes ) entre Aix et Marseille. C’est très insuffisant. Ainsi, le niveau de service de la nouvelle ligne n’est pas à la hauteur des besoins des usagers.
Les voyageurs des gares intermédiaires sont pénalisés dans la durée de leur trajet, sans accroissement du nombre de trains. Les seuls bénéficiaires sont les habitants des quartiers Nord de Marseille qui emprunteront une desserte améliorée avec le Centre-ville. On ne peut que s’en réjouir pour eux mais ceci ne doit pas se faire aux détriments des autres usagers de la ligne Aix-Marseille .
Enfin nous ne pouvons que déplorer, avec le Président du Conseil Régional, que la SNCF refuse à l’ouverture de la ligne « modernisée », quelques postes d’agent de conduite supplémentaires pour garantir le cadencement : cela témoigne d’une affligeante continuité dans le déni du besoin d’un vrai service RER entre Aix et Marseille que les habitants demandent depuis 40 ans.
ADAVA