REGIONALES. PS, Europe Ecologie et le Front de gauche ont déposé leur liste commune mardi matin en préfecture. Pour le programme, et le détail des concessions communes, il faudra attendre. Lire la suite
Sur Iter, le mot qui fâche entre PS et Europe Ecologie, qui ne veut plus que la Région finance ce méga-projet expérimental de fusion thermo-nucléaire, en construction à Cadarache, les adversaires d'hier se sont mis d'accord.
Comment? Facile: en entretenant le flou.
Le PS peut continuer à dire qu'il finance Iter, projet qu'il estime nécessaire, et les écolos affirmer que la Région ne donnera plus un kopeck.
Laurence Vichnievsky (Europe Ecologie, 10,92% au premier tour) affirme, ce mardi: « Nos amis socialistes s'étaient déjà engagés à ce qu'il n'y ait plus un euro à l'avenir sur ce projet. »
Mais il n'a pas été possible de stopper les financements en cours (70 millions d'euros), comme Europe Ecologie l'exigeait avant le premier tour.
« Nous aurions souhaité redéployer les fonds déjà engagés, dit la magistrate. Ce n'est pas possible. Je peux le comprendre. »
Donc, la Région poursuit son financement d'Iter.
Autre point délicat, cette fois avec le Front de gauche: les transports.
Jean-Marc Coppola (6,11%) militait pour la gratuité des TER. Il ne l'a pas obtenue.
« Mais c'est inscrit comme une volonté de tendre vers ça », précise l'élu PC.
Michel Vauzelle ajoute: « Tout ce qui va dans le sens de la gratuité pour les transports publics est une bonne ligne. Mais il faut commencer par ceux qui en ont le plus besoin: les jeunes, les étudiants, les personnes qui n'ont pas de travail. »
Et c'est ainsi que, assis sur la banquette d'un café marseillais, les trois leaders, souriants, se félicitent d'un « bon accord ».
« Il y a beaucoup plus de points de convergence que d'autres points », assure Coppola.
L'important, c'est surtout d'être élus, dimanche. Et ça semble bien parti. Les listes communes sont là. Le slogan est devenu « Notre Région rassemblée, solidaire et écologique ».
Laurence Vichnievsky mange son croissant. Elle se dit « heureuse du rassemblement ». Heureuse, aussi, de ce « nouveau partenariat ». Oubliées, les critiques. « Nous avons signé un bon accord. » Lequel, au fait?
« On n'entrera pas dans les détails du programme », élude Michel Vauzelle (25,8% au premier tour).
Le président sortant préfère taper sur ses adversaires. On l'interroge sur le traditionnel débat d'entre les deux tours.
Un débat? Quel débat? Vauzelle (PS) n'ira pas.
Car Thierry Mariani (UMP, 26,6%) « fait uniquement campagne sur l'injure et la diffamation ».
Vauzelle assène: « Je n'ai pas l'intention de donner une tribune à un personnage qui viendra la bave aux lèvres. » Eh bé.
« Je lui enverrai mes avocats après la campagne pour lui demander des comptes de ce qu'il a dit sur moi. »
Et avec Le Pen (20,29%)? « Pas de débat non plus avec un personnage fascisant. »
Circulez, y a rien à voir.
M.H.